JORDAN

19 mai – Santorin. Une île incontournable, d’après le guide de voyage que j’ai ramassé sur une table. Bon, c’est magnifique vu en vrai, mais ça m’a fait une drôle d’impression. C’est tellement beau, ces maisons blanches aux toits bleus à flanc de montagne, que c’est la photo classique qu’on voit partout, sur les agendas de toutes les filles de ma classe en 4ème, et jusque dans les chiottes chez Romane. Ça m’a pris par surprise, tout est remonté d’un coup. Ça fait même pas 2 mois, on dirait une éternité. Peut-être que l’amour, c’est comme les morts à la télé, la distance lui fait perdre de l’importance ? En tout cas, je me suis retrouvé transporté dans ses chiottes, fixant la colline à l’aquarelle en attendant qu’elle finisse d’évacuer son non-bébé. Le bleu et le blanc, les couleurs de la pureté. Tout le contraire du rouge partout sur la faïence, surtout ne pas regarder. Juste la main de Romane qui broyait la mienne et sa douleur étouffée. Quand j’étais gamin, ma mère m’a expliqué que quand deux adultes s’aiment très forts, parfois ils ont tellement d’amour que ça fabrique un bébé. Est-ce qu’on s’aimait pas assez fort, avec Romane ?

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