Encore une étape. Encore l’arrêt du moteur et de la gîte. Encore l’impression d’avoir la baïonnette d’un ennemi sur la tempe, mais plus forte. Encore le va-et-vient des touristes qui quittent le bateau, mais plus bruyant. Encore les bruits de la ville qui couvrent ceux des oiseaux, mais plus présents. On dirait que le bateau se meurt. On dirait que la baïonnette se déclenche. On dirait que les touristes ne reviendront pas. On dirait que je n’entendrai plus les oiseaux. On dirait que je n’ai pas cheminé. L’annonce sonore hurle « Marseille ». Je reconnais ce mot. Je reconnais ces odeurs. Je reconnais cette lumière. Je reconnais ces bruits. J’ai cru partir, partir loin, je suis au point de départ. Adieu Adélaïde.