AGNES

12/05 Savone Le bateau vient d’accoster à Savone. C’est drôle, je n’avais pas du tout anticipé cette étape. Je n’ai aucune idée de ce à quoi ressemble cette ville. En me penchant à la balustrade, je vois mes voisins de tablée qui s’apprêtent à sortir. Certains avancent d’un pas décidé, d’autres semblent plus hésitants. Certains cachent leur appareil photo mais n’ont aucune chance de se fondre dans la foule bruyante et chamarrée de la ville. Chamarrée… un mot que je n’avais pas utilisé depuis longtemps. J’hésite à sortir, à trainer moi aussi ma tête de touriste dans la cité. Ce serait dommage de rater l’occasion de visiter un endroit jamais traversé mais la chambre est un refuge bien confortable et le bateau est calme, une fois vidé de sa masse de curieux. J’écris maintenant devant la fenêtre ouverte : j’espérais sentir des effluves italiens mais ici, ça sent la vase et le fuel. Un argument pour la balade. Qui me suffit. C’était une bonne idée, j’ai pu tester mon italien. Constater qu’il ne me reste presque rien et que malgré toute ma bonne volonté, dès mon premier buongiorno maladroit, les commerçants se mettent à l’anglais. Je ne suis pas certaine de ce que ça me fait. Pour la balade, c’était un bel endroit ; la température était parfaite et les couleurs chatoyantes (ça change de chamarré !) J’ai aimé les ruelles et le déjeuner en terrasse. Flâner sans penser au temps qui passe. Quel luxe ! J’en ai raté la séance de cinéma, d’ailleurs. Une fois de plus, j’ai fait le contraire de ce que j’imaginais ce matin. Aucune idée de l’endroit où me mène cette traversée mais si toutes les journées défilent comme celle-là, j’aurais à peine le temps de comprendre ce que je fais là !

CE SITE A ÉTÉ CONSTRUIT EN UTILISANT