Mais qu’est-ce que je suis venu faire dans cette galère ? Je commence à avoir des doutes sur mon plan. Ça va qu’ils ne sont pas trop regardants sur les papiers, chez Costa. Reste à savoir combien de temps je vais supporter la mer, et le boulot. J’avoue que si les potes me voyaient, avec ma petite chemise à galons, à faire le Spirou… la version groom, pas journaliste ! Au moins, pour l’instant, je me fonds dans la masse. En même temps, qui prête attention à un uniforme ? Les passagers font comme si on n’existait pas et les employés c’est chacun sa merde. Tout le monde a une raison d’être là, et pas forcément une bonne. Marseille est loin derrière, et je suis bien claqué. Je sais pas depuis combien de temps j’avais pas bossé autant. Et rester debout à longueur de journée, j’avais oublié à quel point ça fait mal au dos. Allez, j’éteins, parce que je suis attendu sur le pont à l’aube demain. Même pas sûr que je pourrai voir Bastia. Au moins, si les touristes sont de sortie, le bateau sera peut-être plus calme...