PAULINE

Cher journal, Ce soir c’était la soirée « moussaka » sur le bateau. Toute l’équipe était sur le feu. J’ai été réquisitionnée pour accrocher toute la déco bleue et blanche. Ajouter un petit drapeau, couvrir les tables de nappes blanches, les saupoudrer de paillettes bleues, rouler les serviettes. J’étais rincée. Après cela j’ai eu le droit à ma demi-heure de pause pour mon activité favorite : me faire dorer – ou plutôt griller au soleil. Faut que je fasse attention, ma peau commence à peler. Jordan m’a accompagné sur les transats. J’ai décidé de le laisser mariner – au lieu de le chauffer. Je ne comprends pas vraiment ce qu’il veut celui-là. Une autre fille lui court après, ça commence à me piquer. J’avoue que si je m’écoutais, je la désosserais bien. Elle a beau avoir une poitrine bien garnie, c’est quand même un moins bon dessert que moi. Et elle est tellement casse-pied. Hier j’ai cru que la cheffe allait la ficeler tellement il fallait tout lui expliquer. Pendant la soirée, j’ai aperçu le vieux monsieur aux cheveux poivre et sel. Il était tout seul dans un coin le long du mur. Il m’a regardé et je lui ai souri. Il a tourné les pieds et quitté la soirée tout en silence. Ça contrastait avec les jeunes tous mélangés et déchaînés sur la musique grecque. Ils s’étaient badigeonnés de maquillage blanc et bleu pour l’occasion. Vive la Grèce !!