ANONYME

Les touristes ont débarqué. Reste le personnel. Il me faut à boire et à manger. Je me faufile dans la cabine n° 313 dont la porte est restée entrouverte. Tout brille, tout est lisse, ça sent l’aseptisé. Je trouve au-dessus du lavabo tout ce qu’il faut pour passer inaperçu. Non ! Qui est cet homme avec une barbe de cinq jours ? Que lui est-il donc arrivé ? Quel âge peut-il bien avoir ? Je m’empresse de faire disparaître ma peau sous les cotons et lotions. Je m’empresse de me peigner pour me concentrer uniquement sur ma chevelure. Ce foulard de soie grise et cette veste noire feront oublier le reste. Merci papa pour l’anglais, merci. Aujourd’hui il m’a sauvé, la serveuse l’a adoré. Merci Monsieur Cabine n° 313, votre note se voit créditée d’une assiette de charcuterie et de boissons partagées avec Pauline.