LENA

J’ai très peu dormi cette nuit. J’étais trop excitée et puis, ma chère grand mère ronfle un peu fort ! Je lui en veux pas. Hier soir, on a bien rigolé ! Elle m’a raconté comment elle avait connu grand père. Elle venait d’avoir dix-huit ans et jouait aux cartes dans un café place Bastille à Paris. Il s’est approché d’elle et lui a timidement demandé son prénom, puis son adresse! Un peu culotté comme demande mais il était mobilisé le lendemain en Algérie et voulait entamer une correspondance avec elle. C’était direct ! Grand-mère, ça lui a plu! En fait, les grands yeux bleus de monsieur lui ont tapé dans le cœur en quelque sorte. Bref, ils se sont donnés rendez-vous le soir même dans La Chapelle miraculeuse du quartier des baïonnettes. Ils se sont échangés des baisers, leurs adresses et des promesses…  quelle drôle d’époque ! Drôle d’atmosphère ! Elle a espéré qu’il ne voit pas trop d’ennemis autour de lui et il lui a promis le mariage à son retour, peu importe qu’elle n’ait pas de dot! Du coup, on est arrivés à Bastia tôt le matin mais je suis restée dans mon lit, j’étais trop fatiguée pour visiter la ville. Les habitudes sont dures à perdre. Allez demain à Savone, je jure de faire mieux.